- dauber
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• 1507; « garnir » XIIe; lat. dealbare « blanchir », de albus « blanc », p.-ê. par métaph. de daube; cf. accommoder, assaisonner, au fig.♦ Vx ou littér.1 ♦ V. tr. Railler, dénigrer (qqn); se moquer. « On m'a dit qu'on va le dauber, lui et toutes ses comédies, de la belle manière » (Molière).2 ♦ V. intr. « et tout le village à dauber comme quoi sans doute elle l'a bien cherché » ( Y. Queffélec).dauber 2. dauber [ dobe ] v. tr. <conjug. : 1>• 1803; de daube♦ Cuis. Accommoder (une viande) en daube.Synonymes :- débiner (familier)- déblatérer sur (familier)- dénigrer- éreinter (familier)- esquinter (familier)- gloser sur- jaser- raillerI.⇒DAUBER1, verbe trans.GASTRON. ,,Accommoder une daube`` (Ac. 1932). ,,Dauber un lièvre`` (Ac. 1932). Synon. endauber.Rem. 1. ,,Dauber les viandes équivaut à les braiser`` (Lar. mén. 1926, s.v. daubière). 2. Attesté en outre ds Lar. encyclop., QUILLET 1965.Prononc. et Orth. :[dobe], (je) daube [do:b]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1743 « cuire en daube » (Trév.). Dér. de daube; dés. -er.II.⇒DAUBER2, verbe.A.— Rare. Frapper, rouer de coups. Ces écoliers se sont bien daubés (Ac. 1798-1932).♦ Dauber sur. La querelle s'engageant, Judas qui a le sang chaud et la main prompte daube sur le maître du jardin et l'assomme d'un coup à la tête (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 3, 1863-69, p. 391).B.— P. ext. et cour. Attaquer verbalement en raillant, en dénigrant. J'ai daubé d'importance les Américains, peuple de marchands sans génie, qu'un Tocqueville peut seul admirer (BARB. D'AUREV., 2e Memorandum, 1838, p. 375).♦ Dauber sur :• 7 juillet. À table, les passagers parlent beaucoup des grèves en Amérique et prévoient une guerre civile, « quelque chose comme en Espagne »! Tout le monde daube sur M. Roosevelt qui, paraît-il, aurait pu empêcher ces troubles et n'a rien fait, par on ne sait quel calcul démoniaque.GREEN, Journal, 1937, p. 103.Prononc. et Orth. :[dobe], (je) daube [do:b]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1507 dauber « frapper » (E. D'AMERVAL, Livre de la Deablerie, 156 b ds IGLF); 1661 dauber sur qqn « le maltraiter en paroles » (LORET, Muze histor., 21 mai ds LIVET). Orig. obsc. Une extension de sens de l'a. fr. dauber « crépir, badigeonner » (dep. 1180, David la prophéite ds T.-L.), qui serait lui-même issu du lat. dealbare « blanchir » (d'où a. prov. dalbar « id. », cité ds FEW t. 1, s.v. albus; hyp. de DG, REW3 n° 2488 a, R. Lévy ds Fr. St., t. 2, pp. 243-246, EWFS2), est difficile à admettre. L'hyp. d'une forme dial. d'adouber (FEW t. 3, p. 168 b; BL.-W5). qui présente des difficultés phonét., n'est plus retenue ds FEW t. 15, 2, s.v. dubban. Fréq. abs. littér. :28.1. dauber [dobe] v.ÉTYM. V. 1507; « garnir, crépir », XIIe; probablt du lat. dealbare « blanchir », de de- et albus « blanc »; le sens mod. « mettre à mal » procéderait (P. Guiraud) d'une métaphore suscitée par daube : cf. les sens analogues de accommoder, assaisonner, arranger.❖———I V. tr.1 Fam. et vx. Frapper (qqn) à coups de poing. ⇒ Battre, frapper, rouer (de coups). || On l'a daubé d'importance.2 Mod. (littér.). Railler, dénigrer qqn. ⇒ Dénigrer, discréditer, injurier, médire, moquer (se moquer de), railler. || Dauber tout le monde.1 (…) on m'a dit qu'on va le dauber, lui et toutes ses comédies, de la belle manière (…)Molière, l'Impromptu de Versailles, 5.2 (…) Camille Desmoulins, dans une maligne brochure, en daubant l'ancien Comité, effleura le nouveau (…)Michelet, Hist. de la Révolution franç., t. II, p. 694.♦ Pron. (récipr.). Vx. || Se dauber : se battre.———II V. intr. Vx ou littér. || Dauber sur qqn.3 Comme sur les maris (…)De tout temps votre langue a daubé d'importance (…)Molière, l'École des femmes, I, 1.4 Nos contemporains se gâchent trop en notations, en petits poèmes, en courtes proses… Me voilà à dauber sur le prochain sans avoir eu l'intention de le faire.J.-R. Bloch, Deux hommes se rencontrent, p. 172.❖DÉR. Daubeur.HOM. 2. Dauber.————————2. dauber [dobe] v. tr.ÉTYM. 1803; de daube.❖♦ Cuis. Accommoder (une viande) en daube. ⇒ Endauber.❖COMP. Endauber.HOM. 1. Dauber.
Encyclopédie Universelle. 2012.